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Que vous ayez un diplôme ou pas, vous pouvez créer une entreprise dans le bâtiment. Eh oui ! C’est bien possible ! Cet article vous guide sur tout qu’il faut savoir pour ouvrir une entreprise dans le bâtiment.

À la fin de votre lecture, vous saurez répondre aux questions qui vous intriguent comme quelle stratégie adaptée pour réussir ? Quel statut juridique choisir ? Quelles sont les démarches fiscales et sociales ? Comment déclarer son activité ?

Le bâtiment est un secteur d’avenir très intéressant pour devenir indépendant. Il regroupe plusieurs secteurs d’activités en rapport avec la construction et la rénovation tels que la maçonnerie, la plomberie, la peinture, la couverture, la charpenterie, la menuiserie, l’installation électrique, etc.

créer une entreprise dans le bâtiment

Qui peut créer une entreprise dans le bâtiment et dans quel secteur peut-on exercer ?

Le domaine d’activité dont vous êtes autorisé à exercer dépend de votre qualification professionnelle et de votre expérience.

Qualification professionnelle

En ayant un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle), un BEP (Brevet d’Études Professionnelles) ou un diplôme d’études universitaire, vous pouvez exercer tous types de travaux de bâtiment.

Il s’agit par exemple d’une rénovation complète du système de plomberie, d’une pose de parquet, ou d’une installation de courant électrique.

Expérience professionnelle

Avec une justification d’expérience d’au moins 3 ans, vous pouvez exercer uniquement dans un secteur qui ne touche pas les travaux d’installation qui affecteraient la structure d’un bâtiment.

Il s‘agit notamment des petits travaux comme un nettoyage de parquet, une peinture, une petite réparation, etc.

Si auparavant, le suivi d’un Stage de Préparation à l’Installation (SPI) était obligatoire, il ne l’est plus aujourd’hui. En effet, d’après la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) élue le 24 mai 2019, le SPI est devenu facultatif.

Néanmoins, si vous souhaitez maîtriser la base de gestion de votre entreprise, nous vous conseillons de suivre cette formation. Elle est dispensée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) et dure entre 4 à 5 jours.

Vous savez à présent les conditions requises pour fonder une entreprise dans le bâtiment. Voyons alors toutes les étapes pour monter votre projet de création.

Établir une étude de marché

Étape 1 : Établir une étude de marché

On sait tous l’importance d’une étude de marché. Elle permet d’analyser toutes les opportunités possibles pour ne pas prendre de risque avant de se lancer dans un projet. La négligence de cette première étape peut dans certains cas conduire à la faillite.

Le principe est simple ! Tout ce que vous projetez de faire ne doit être fait au hasard. Tout doit être bien planifié et organisé de manière à créer votre entreprise de bâtiment avec une certitude que vous allez réussir.

Vous devez donc vous renseigner sur ceux que vos potentiels clients recherchent. Par exemple s’il s’agit d’une entreprise de rénovation de maison, vous devez donc savoir ce qu’ils veulent en matière de décoration, de modèle, de qualité de service, etc.

En gros, vous devez adapter votre mode de prospection en fonction des attentes des clients potentiels.

Vous devez aussi garder un œil sur vos potentiels concurrents et essayer de comprendre comment ont-ils réussi ? Il ne s’agit pas là de copier ce qu’ils font, mais plutôt, d’en tirer un maximum d’informations sur les techniques qui permettraient d’atteindre votre objectif.

Choisir le nom de l’entreprise

Étape 2 : Choisir le nom de l’entreprise

Concrètement, le nom de l’entreprise doit être attirant et bien décrire votre activité. N’oubliez pas que votre objectif est de faire en sorte que votre entreprise soit une référence dans votre domaine.

Si vous manquez d’idées pour choisir le nom de votre entreprise, sachez qu’il existe des plateformes génératrices de noms de société pour vous aider. Il vous suffit d’entrer le mot clé et le site affichera une centaine de propositions de noms.

Le nom de l’entreprise doit aussi être unique, c’est-à-dire qu’il n’existe pas encore. Comment savoir alors s’il s’agit d’un nom déjà existant ? En effet, il y a des sites qui peuvent vous aider à vérifier cela.

Choisir un emplacement

Étape 3 : Choisir l’emplacement

Le local de votre future entreprise doit vous permettre d’exercer facilement votre travail et d’optimiser la recherche des prospects.

Trouver l’emplacement idéal paraît difficile, mais plusieurs critères doivent être pris en compte pour faire le bon choix.

Le premier critère pour attirer plus de clients est la visibilité de votre entreprise. Pour perfectionner votre visibilité, prenez le temps de bien analyser toutes les zones disponibles et en choisir celle qui correspond à votre type d’activité.

Nous vous conseillons de ne pas vous installer dans une zone où la concurrence est trop rude pour commencer. Choisissez plutôt un endroit qui vous permet de lancer votre projet sans se soucier de votre adversaire.

Votre choix doit aussi se faire en fonction du type d’activité. En effet, si vous constatez que la demande de votre service ou vos produits est plus forte dans une périphérie, alors vous devez penser à installer votre local dans cette zone.

En outre, le budget prévu pour l’emplacement de votre local devrait être respecté.

S’il s’agit de prestations de service comme une entreprise de plomberie, votre local doit être à proximité de vos clients cibles pour pouvoir intervenir rapidement. La rapidité du service est en fait un des facteurs clés pour fidéliser les clients.

Choisir le statut juridique

Étape 4 : Choisir le statut juridique

Le choix du statut juridique est une des étapes les plus importantes dans la création d’une entreprise de bâtiment. Celui-ci dépend de plusieurs facteurs tels le fait de s’associer ou non, la protection du patrimoine, les fonds de démarrage et l’objectif visé, les risques potentiels liés l’exercice de votre activité, etc.

Il se pourrait que vous ayez déjà une idée précise sur ce que vous voulez comme statut, mais pour ceux qui hésitent encore, en voici tous les statuts juridiques possibles pour la création de votre entreprise dans le bâtiment :

AE (Auto-entrepreneur)

C’est le statut à choisir, si vous cherchez la facilité et la rapidité dans la déclaration de votre entreprise de bâtiment. Pour obtenir votre immatriculation, il vous suffit de remplir un formulaire avec une pièce justificative à adresser à la CMA. En quelques jours, vous aurez une réponse à votre demande.

En plus de cela, la gestion des comptabilités est relativement simple. Un petit cahier peut suffire pour noter vos recettes annuelles.

Selon encore cette fameuse loi PACTE expliquée en début de cet article, tout auto-entrepreneur exerçant une activité dans le bâtiment n’est plus obligé d’ouvrir un compte bancaire spécialement dédié aux transactions financières de son entreprise.

Quant aux charges fiscales et sociales, elles sont comptées uniquement en fonction de votre chiffre d’affaires.

Vous bénéficiez aussi d’une franchise à la TVA. Mais pour cela, vous devez respecter un certain plafond de chiffre d’affaires durant deux années de suite. Ce seuil de franchise diffère selon le type d’activités :

–          34 400 € pour les prestations de services

–          85 800 € an pour les prestations de ventes

Cependant, outre le chiffre d’affaires limité, ce statut ne vous permet pas de vous associer avec d’autres entrepreneurs. En outre, en raison de la TVA, vous ne pourrez accéder qu’à quelques marchés.

SARL (Société à Responsabilité Limitée)

C’est la forme juridique qui est largement la plus choisie par la plupart des entrepreneurs en bâtiment. Il faut au minimum deux personnes physiques ou morales pour créer une SARL.

Elle offre l’avantage d’être une assurance pour les différents associés vu qu’elle est encadrée par une loi stricte. Toutes les activités menées au sein de l’entreprise sont faites après un consentement réciproque de tous les associés.

Par contre, les démarches de création ainsi que la gestion du fonctionnement semblent plus complexes.

SNC (Société en Nom Collectif)

Cette forme juridique se distingue par sa simplicité, car elle demande très peu d’exigences. Ce sont les associés qui nomment le gérant de l’entreprise.

En choisissant ce statut, vous et vos futurs associés serez tous responsables des dettes de l’entreprise, peu importe lequel des associés en est le vrai responsable.

Si vous optez sur ce statut, les bénéfices de votre entreprise seront imposés à l’Imposition sur les Sociétés (IS).

EI (Entreprise Individuelle)

Un entrepreneur individuel est évidemment son propre patron. À la différence du statut d’auto-entreprenariat, une entreprise individuelle est soumise à la TVA et doit déclarer son patrimoine. Il ne bénéficie pas d’une allégation des obligations fiscales.

Si vous souhaitez limiter votre responsabilité envers les créanciers, nous vous conseillons de choisir le statut de l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL).

SA (Société anonyme)

Celle-ci est faite pour les entreprises de grande envergure. Il faut un apport minimum de 37 000 € ainsi que 7 actionnaires et un commissaire aux comptes pour créer une Société Anonyme.

SAS (Société par Actions Simplifiée)

Il faut juste être une personne physique ou morale, et le nombre d’associés n’a pas de limite.

Vous êtes libre dans la rédaction de votre statut. En plus, avoir un commissaire aux comptes n’est pas obligatoire.

SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

Comme son nom l’indique, une SASU comporte uniquement un associé. À l’inverse d’une SARL, ce statut permet plus de facilité dans le fonctionnement.

Tout comme la SAS, cette forme juridique vous permet de rédiger le statut de votre choix. En outre, il y a possibilité d’évoluer vers une SAS.

EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Le fonctionnement d’une EURL est plus ou moins similaire à une SARL, sauf que pour ce statut il n’y a qu’un seul associé.

Faire un business plan

Étape 5 : Faire un business plan

La rédaction d’un business plan est indispensable dans l’étape de la création d’une entreprise dans le bâtiment. Il s’agit d’un document par lequel vous mentionnez tout à propos de votre projet pour convaincre un investisseur de financer votre projet.

Cela inclut :

–           la présentation de votre future entreprise : le nom, le statut juridique, l’emplacement ;

–          le type de votre activité (par exemple vente de peinture pour bâtiments, travaux de plomberie, travaux de rénovation d’une maison, ravalement de façade, etc.) ;

–          l’étude de marché ;

–          et ne surtout pas oublier la partie financière (trésorerie, bilan prévisionnel, le compte de résultat).

Pour rédiger un bon business plan, il faut bien structurer l’organisation ainsi que l’enchaînement des idées pour le rendre plus attractif.

Ce document est si important pour créer une entreprise que beaucoup de particuliers et de professionnels n’hésitent pas à s’investir pour se faire aider dans l’élaboration leur business plan.

Déclarer l’installation de l’entreprise

Étape 6 : Déclarer l’installation de l’entreprise

Pour déclarer votre activité, vous devez remplir le formulaire correspondant à votre statut juridique et fournir une pièce justifiant une qualification professionnelle ou une expérience dans le domaine du bâtiment auprès de la CMA.

Étape 7 : Souscrire une assurance

Après validation de votre déclaration par la CME, il ne vous reste plus qu’à souscrire un contrat d’assurance pour pouvoir exercer en toute sécurité.

Les assurances sont très importantes pour une entreprise de bâtiment. Bien qu’elles ne soient pas toutes obligatoires, il est tout de même conseillé de ne pas les négliger.

Assurances obligatoires

Garantie décennale

Aussi appelée responsabilité civile décennale, cette assurance est obligatoire pour tous les travaux du bâtiment que ce soit pour une construction neuve ou une rénovation. Tous risques en rapport avec la réalisation du travail doivent être couverts. Il peut s’agir par exemple de la solidité des fondations. La couverture de cette assurance dure 10 ans.

Garantie biennale

Elle est aussi appelée assurance de bon fonctionnement. Elle permet une couverture de tous les équipements utilisés lors des interventions pendant deux ans à compter de la réalisation des travaux.

Garantie de parfait achèvement

Cette assurance permet de couvrir votre entreprise en cas de dommages survenus au cours d’une réparation ou durant une année à partir de celle-ci.

Assurances facultatives

Les assurances facultatives existantes pour couvrir différents dommages liés à l’exécution des travaux de bâtiment sont très nombreuses. On peut citer par exemple les assurances destinées pour la compensation de la baisse du chiffre d’affaires, les préjudices en cours de travaux, les différends avec les clients, etc.

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