Temps de lecture : 7 minutes

Pour le cas d’une habitation trop vétuste, il s’avère parfois pratique et moins onéreux de la démolir pour pouvoir la reconstruire au lieu de la rénover à fonds perdu. Des travaux de démolition, ou plutôt de « déconstruction », d’une structure existante peuvent être engagés pour répondre à des finalités différentes.

Ces interventions peuvent servir à supprimer une bâtisse trop insalubre et dangereuse pour préserver la nature environnante ou y aménager une nouvelle infrastructure. Sur la base d’une ancienne maison à déconstruire, il est possible également d’ériger un nouvel immeuble.

De même, la démolition d’un bâtiment peut s’opérer de façon partielle. Dans ce cas, le nouveau bâti qui sera érigé en extension va s’appuyer sur la vieille fondation subsistante.

Qu’est-ce qu’on entend par déconstruction ? Faut-il une autorisation pour déconstruire un édifice ? Quelles mesures doit-on prendre avant de démolir une maison ? Quelles techniques de déconstruction doit-on mettre en œuvre ? Est-ce coûteux de démolir ou de déconstruire un bâtiment ? Toutes nos réponses dans les lignes suivantes !

isolation d’une maison

Qu’est-ce que la déconstruction d’un bâtiment ?

La démolition d’un bâtiment consiste à éradiquer en partie ou en totalité une ancienne construction. Ce genre de travaux est souvent indispensable à mettre en œuvre en alternative à une rénovation trop coûteuse. La déconstruction peut aussi s’avérer plus profitable quand une construction est trop vétuste et que l’on compte y aménager un complexe.

Même si les travaux de démolition semblent faciles et plus rapides à mettre en œuvre que la construction d’un nouvel édifice, un certain nombre de mesures s’imposent. Cet acte est strictement réglementé et il requiert des autorisations spécifiques, sauf pour certains cas :

  • Un bâtiment insalubre et formellement déclaré
  • Une démolition sous l’ordre d’un juge
  • Une habitation ruinée et potentiellement dangereuse

Au moment d’engager un chantier de construction, il se peut aussi que vous soyez amené à démolir la structure existante. Il vous faudra donc obtenir une autorisation de démolition pour y rebâtir une infrastructure ou un immeuble. L’on peut parler de « déconstruction » dans ce cas, puisque l’objet du permis de construire porte à la fois sur la démolition et la construction.

La démolition d’habitation requiert-elle une autorisation ?

La loi est claire à ce sujet : tous travaux de démolition requièrent obligatoirement une autorisation ; que la démolition soit partielle ou totale. Il existe quelques exceptions à cette règle, mais elles ne concernent que les cas qui ont été évoqués plus haut : habitat déclaré insalubre, ruine dangereuse, ordre de démolition émanant d’un juge.

Tous les cas de démolition qui ne rentrent pas dans ce cadre requièrent une autorisation. Avant d’engager vos travaux, renseignez-vous auprès de votre municipalité ou du service de l’urbanisme ! Pour demander un permis de démolir, vous devez remplir un formulaire Cerfa spécifique téléchargeable sur le site officiel du service public concerné.

Selon la nature et l’envergure de votre chantier, il se peut que vous ayez besoin de démolir ou de déconstruire. Pour le premier cas, votre intervention se limite au rasage du périmètre, sans rien y construire. Un permis de démolition peut suffire. Pour le second en revanche, une demande de permis de démolir est à joindre à votre demande de permis de construire ou de rénover.

Dans vos démarches de sollicitation de permis de démolir, vous devez formuler vos demandes en 4 exemplaires par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR). Il vous faut envoyer votre dossier par voie postale au bureau de la municipalité concernée.

Un arrêté municipal vous sera alors signifié par LRAR au cas où votre demande serait validée. Vous pourrez entamer vos travaux à compter de la date indiquée par la mairie et notamment par le moyen d’un récépissé qui fait figurer le numéro d’enregistrement. En cas de refus, vous avez toujours la possibilité d’engager une procédure de demande de révision d’acte ou de décision.

Comment procéder à la démolition d’un bâtiment ?

Les précautions à prendre au moment de démolir un bâtiment dépendent de l’ampleur des travaux. Pour une démolition partielle, vérifiez au niveau de certains éléments et assurez-vous qu’ils n’affectent pas la solidité de tout l’édifice. Ces éléments porteurs remplissent un rôle structurel et concernent souvent la fondation, les planchers d’étage ainsi que les murs de façade.

Pour ce qui a trait aux éléments non porteurs, assurez-vous quand même de vérifier l’architecture de l’ancien bâtiment en vous référant à son plan d’origine. Selon l’ancienneté du bâtiment, il se peut en effet qu’il ait subi de nombreuses transformations.

Certains éléments qui étaient non porteurs à l’origine auraient pu devenir porteurs et leur démolition pourrait affecter la solidité du bâtiment. Sont classés parmi les éléments non porteurs : les cloisons internes, les portes, les fenêtres et certains composants de toiture.

Mis à part ces précautions, un certain nombre de mesures doivent être prises avant d’entamer les travaux de démolition ou de déconstruction d’un édifice en état de ruine. Il en est ainsi de toutes les mesures de sécurité à prendre pour protéger les intervenants, les équipements, le matériel, l’ouvrage, tous les occupants du site ainsi que l’entourage.

Pour assurer un déroulement de travaux sans risques d’accident, il convient ainsi d’instaurer un périmètre de sécurité et de signaler les travaux par l’usage des panneaux adéquats. L’équipe chargée de réaliser les travaux doit aussi se vêtir de combinaison de protection individuelle pour se prémunir d’éventuels dangers.

Ces mesures de sécurité visent en même temps à protéger la voie publique et les propriétés environnantes. Elles sont indispensables à adopter pour sécuriser les réseaux d’infrastructures : canalisations, réseau électrique et de gaz, ligne téléphonique…

La mise en œuvre de travaux de démolition ou de déconstruction requiert aussi l’emploi d’équipements, d’outils et de matériel adéquat. Selon la technique de démolition à mettre en application, certaines mesures spécifiques et additionnelles peuvent être adoptées. C’est souvent le cas lorsque la démolition requiert l’emploi d’un matériel explosif.

Quel que soit votre cadre d’intervention pour les travaux de démolition à entreprendre, vous devez vous tourner vers une société spécialisée. Les interventions doivent être consignées dans un Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) indiquant :

  • La nature du chantier et les conditions dans lesquelles les travaux de démolition doivent se dérouler
  • Le nom de tous les intervenants qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale
  • La mention des autorisations formelles obtenues
  • La description d’état des lieux du site avant le chantier
  • L’inventaire des contraintes y liées
  • Le constat d’un bilan avant d’entamer le chantier
  • La mention des décontaminations réalisées ou à effectuer
  • La capitulation des mesures de sécurité prises
  • Toutes les dispositions adoptées pour la prise en charge des déchets après l’achèvement du chantier

Avant d’entamer le chantier, le périmètre du site doit être protégé à l’aide de barrières ou d’une grille de sécurité empêchant toute personne non autorisée d’y accéder. La décontamination peut intervenir à tout moment, car il se pourrait que le site recèle des agrégats d’amiante ou de plomb. Les travaux débutent uniquement après que toutes les consignes soient appliquées.

Quelle technique de déconstruction pour quel type de chantier ?

La technique de démolition à mettre en œuvre doit être choisie avec précaution selon la nature du site, de son entourage, de son emplacement et de sa surface. Et de même pour le type de bâtiment qui y est fondé. Il existe différentes méthodes applicables pour les travaux de démolition, mais nous avons décidé d’omettre l’utilisation d’explosifs parmi celles-ci.

La démolition manuelle :

Cette technique consiste à détruire l’édifice en partant des zones supérieures. L’écroulement du bâtiment s’opère de façon progressive, sans nécessiter forcément d’atteindre la fondation. Cette méthode est habituellement pratiquée pour réduire la hauteur d’un bâtiment en ruine sans devoir l’éradiquer complètement. La démolition manuelle s’adapte plus à une déconstruction.

Cette technique requiert l’utilisation d’outils manuels et mécaniques spécifiques. Avant l’accomplissement des travaux, il est important aussi d’installer des échafaudages et des bâches de protection pour chantier.

En alternative à cette technique, il est possible de recourir au sapement. Il consiste également en une démolition manuelle, mais en partant du bas. Cette méthode périlleuse requiert beaucoup de technicité du fait du risque élevé d’écroulement qu’elle est susceptible de provoquer. Le but consiste à démolir les fondations en premier.

La démolition mécanique :

Elle fait appel à l’emploi d’équipements plus sophistiqués pour mécaniser les tâches de démolition. D’une manière générale, la démolition mécanique fait intervenir un engin équipé de pelle mécanique hydraulique qui peut remplir une fonction de traction ou d’écrêtage.

Dans le premier cas, l’engin se charge de tirer l’édifice pour le démolir. Dans le second, soit il découpe, soit il écrête le béton petit à petit.

L’usage d’un engin pourvu d’une pelle mécanique à godet est aussi très demandé dans les travaux de déconstruction. Cette pelle mécanique remplit une double fonction qui permet à la fois de démolir les édifices et de charger la benne avec des débris et des détritus.

Pour garantir une utilisation sans risques, la démolition s’opère toujours du haut vers le bas. Pour réaliser des interventions complexes, certaines pelles démolisseuses mécaniques se dotent d’un broyeur à béton. Un tel équipement est utile pour assurer une déconstruction précise et pour garantir une meilleure prise en charge des déchets de chantier.

Le « brokk » :

En alternative à la démolition manuelle et mécanique, vous pouvez aussi opter pour la déconstruction robotisée. Le brokk n’est autre qu’une machine portant le nom de son fabricant. Cet automate électrique radiocommandé aide efficacement à parfaire vos travaux sur chantier de déconstruction. Cette machine intervient souvent pour des opérations complexes.

La démolition par découpage :

Certains travaux de déconstruction sont plus complexes et délicats à réaliser que d’autres, au point de requérir l’emploi d’équipements spécifiques autres que les précédents. La démolition par découpage est une technique difficile à mettre en œuvre et elle implique la réunion d’outils adaptés selon le type de matériaux à démolir.

La déconstruction par découpage octroie l’avantage d’une intervention sécurisée. Cette méthode procure une très haute précision et elle évite le risque d’éparpiller les gravats hors du périmètre et des zones du chantier.

Cette technique est efficace pour peaufiner la démolition partielle de l’édifice qui va servir de base d’extension d’une nouvelle infrastructure ou d’un bâtiment neuf.  Le découpage des matériaux peut s’opérer par sciage, par perforation ou par projection de jet d’eau à très haute pression.

Pour ce troisième type de découpeur, l’on parlera plutôt d’hydro-déconstruction. Selon la dureté et l’épaisseur du matériau, il est possible de choisir entre un découpeur à diamants sertis ou à diamants synthétiques.

À combien s’élève le coût des travaux de démolition ?

Vous vous êtes certainement demandé à combien peut bien s’élever le tarif d’une intervention pour la démolition complète d’un édifice. En réalité, le calcul du prix tient compte de plusieurs aspects pour ne citer que la surface totale du bâtiment à détruire, les équipements à déployer et le coût de main d’œuvre. Celui-ci peut relativement varier d’une société de démolition à une autre.

À titre indicatif, le prix moyen de démolition d’un bâtiment d’une centaine de mètres carré en intégrale varie à peu près de 10 000 à 22 500 €, les taxes n’y étant pas encore incluses.

Pour les travaux de déconstruction d’édifice, ils sont habituellement tarifiés au mètre cube démoli. Ce tarif s’établit autour de 125 à 225 € hors taxe par mètre cube détruit. Le tout sans tenir compte de la superficie.

Le coût total des interventions peut cependant s’élever en fonction des contraintes techniques susceptibles d’être rencontrées sur le site. Les frais de décontamination ou de désinfection sont toujours à prévoir. Et de même pour les coûts de mise en place de tous les dispositifs nécessaires à la sécurisation des lieux et du déroulement du chantier.

Les interventions étant tarifiées hors taxes, il vous faut aussi connaitre le taux de TVA applicable aux travaux de démolition selon qu’ils soient partiels ou complets. La TVA applicable est de 20% pour le cas d’une démolition totale et ce taux est réduit de moitié pour la plupart des déconstructions partielles.

Partager l'article :
Catégories : Non classé

0 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
28 ⁄ 14 =